L’esthétique de la laideur et de la prostitution dans le roman Les Rapports Secrets de l’État du Leader de l’écrivain tunisien Manoubi Zeyoud
Résumé
L’article traite de l’esthétique de la laideur et de la prostitution dans le roman Les Rapports Secrets de l’État du Leader de l’écrivain tunisien Manoubi Zeyoud, un roman moderne qui aborde des questions politiques et sociales et utilise le lexique de la prostitution et de la laideur.
On y trouve le narrateur explorant le monde de la femme prostituée, sondant l’univers des politiciens dévoyés et scrutant des corps déformés de manière comique et satirique, tout en explorant la sémiotique des couleurs entre intimité et exposition, et en veillant à représenter avec soin les personnages du roman, en mettant l’accent sur leur nature brutale.
L’importance de la prostitution et de la laideur, thème central du roman, se manifeste dès l’ouverture du récit par un passage qui perpétue l’image de la saleté, tant dans les lieux que dans les personnages. La ville de la prostitution a livré son âme à un groupe de nouveaux voleurs, se traduisant par la prostitution de ses personnages, de ses lieux et de son temps.
Outre l’immoralité et la laideur des personnages, ces notions sont également associées de manière sémiotique à la noirceur, une obscurité profonde qui caractérise la couverture du roman et n’est interrompue que par des feuilles usées témoignant du passé et portant, en encre rouge, des rapports confidentiels. Cela révèle dès le début le monde imaginaire du roman et son rapport au référent et au vivant.